Le séminaire EUCLID est un séminaire extrêmement prenant. Outre le séminaire théorique qui, du fait de son aspect critique de ce qu’on peut appeler la « doxa universitaire », intéresse tout bon juriste curieux (je crains le pléonasme), le séminaire pratique est ce qui constitue la spécificité du label « EUCLID ». Cette partie fut pour moi la plus prenante pour une raison : il ne s’agit plus de travailler pour soi, pour acquérir des connaissances, mais pour autrui. Cela crée une dynamique motivante car il y a une finalité d’ordre pratique. Il ne s’agit plus simplement d’avoir une bonne note ou d’être juriste dans une réflexion de trois heures mais de rendre service, d’être un juriste dans la pratique, de mobiliser ses connaissances théoriques afin de réaliser le travail quotidien d’un juriste professionnel.
Si cette expérience est motivante en raison de l’aspect pratique qui fait bien défaut à la formation universitaire française qui déconnecte la connaissance de la pratique, il faut néanmoins garder à l’esprit que celle-ci est éprouvante. En effet, le travail demandé est conséquent et exige une efficacité, une rigueur méthodologique de travail et de ne pas compter les heures de travail nécessaire à la réalisation du travail demandé. Il faut donc être capable d’enchaîner de nombreuses heures de travail si on souhaite suivre ce séminaire théorique et pratique. Cependant, bien qu’il soit possible de ne suivre que le séminaire théorique, la joie d’achever un travail pratique après de longues heures de travail, de satisfaire l’organisme demandeur est un sentiment qui ne se compare pas avec celle bien connue de recevoir une bonne note à une copie d’examen réussie avec brio.