Ventes d’armes et secret défense

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En France, tout ce qui a trait aux ventes d’armes et licences d’exportations est classé secret défense. Autrement dit, les précieuses informations concernant les quantités, les destinations des armes vendues par la France, leur potentielle implication dans les guerres qui sévissent dans le monde, etc. sont tout simplement inaccessibles. D’ailleurs, quiconque en aurait connaissance et souhaiterait les partager, encourt une lourde amende et une peine d’emprisonnement.

Ce secret-défense, brandi au nom de la sécurité de l’Etat, ne doit pas pour autant permettre à la France de dissimuler sa complicité dans certains crimes internationaux. Depuis 2014, le Yémen subit une crise humanitaire sans pareil dans laquelle des armes françaises vendues à l’Arabie Saoudite sont impliquées dans nombre de violations des droits humains, des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Pire encore : les hauts responsables de notre pays en ont connaissance et poursuivent pourtant ces exportations, qui causent la mort de centaines de civils au quotidien. Or, c’est au mépris de l’obligation de veiller, notamment lors de l’examen des autorisations des licences d’exportation d’armes par le gouvernement, au respect des normes internationales et nationales relatives à la préservation des droits humains. 

L’association ASER lutte pour que tous les citoyen.ne.s en aient également connaissance et qu’un véritable débat public puisse être instauré, dans lequel les parlementaires auraient un rôle à jouer. À ce titre, il nous a été demandé de rédiger deux lettres à l’attention du Premier Ministre et de la ministre des Armées dont l’objet était de demander une déclassification de tous les documents qui permettraient d’avoir une meilleure visibilité sur les ventes d’armes de la France. Cette demande étant restée sans réponse, nous avons rédigé une requête introductive d’instance visant à contester cette décision implicite de rejet. Enfin, afin de faire partager ce sujet au grand public, nous avons rédigé une tribune qui a été publiée dans le journal La Croix, à la date symbolique du 14 juillet 2022.

Pour accéder à la tribune, cliquez ici